Quelques milliers de notes et réflexions interactives sur la vie et la foi, à partir de lectures souvent théologiques et à la lumière d'un Autre... Petit "blog" catholique d'un apprenti théologien (Bac canonique), perdu dans l'immensité de la toile... (ordonné diacre en septembre 2018)...
01 février 2018
L’humilité chez Augustin
À méditer. Un chemin long et difficile...
(1) Saint Augustin, Traité sur l'Évangile de saint Jean 25, fin 15.16 (tr. alt. Tournay)
31 janvier 2018
Veritatis Gaudium - La joie de la Vérité - Pape François
«1. La joie de la vérité (Veritatis gaudium) exprime le désir poignant qui rend le cœur de tout homme inquiet tant qu'il ne trouve, n'habite et ne partage avec tous la Lumière de Dieu. La vérité, en effet, n'est pas une idée abstraite, mais c'est Jésus, le Verbe de Dieu en qui se trouve la Vie qui est la Lumière des hommes (cf. Jn 1, 4), le Fils de Dieu qui est en même temps Fils de l'Homme. Lui seul « dans la révélation même du mystère du Père et de son amour, manifeste pleinement l'homme à lui-même et lui découvre la sublimité de sa vocation » (1)
Amusante coïncidence, je commence la lecture de « Donner un avenir à la théologie » de Christoph Théobald, acheté dimanche au Bec Hellouin. Je tenterai de vous partager les correspondantves entre ces deux auteurs jésuites :-)
30 janvier 2018
Madeleine Delbrêl - En chemin vers la sainteté
Les vases communiquants - Eclats d’Evangile, Marion Muller-Collard
A trop vouloir prendre la place, nous n'en laissons plus à Dieu et inversement s'il se fait petit et fragile, c'est pour que nous trouvions en nous la force de l'imiter. C'est bien une tension théologique qui est en jeu ici. A nous de contempler la tripe kénose trinitaire pour percevoir l'abaissement et l'enfouissement de Dieu en nous qui nous introduit dans sa danse.
(1) Marion Muller-Collard, Éclats d'Evangile, Paris, Bayard, 2017 p.22
21 janvier 2018
Dieu flagellé et fragile
"Jésus, à cette heure de la journée tu as été flagellé pour moi, couronné d'épines, abreuvé pitoyablement de souffrances. Tu es mon vrai roi, hors de toi je ne connais personne. Tu t'es fait l'opprobre des hommes, abject et repoussant comme un lépreux (Is 53,3) jusqu'à ce que la Judée refuse de te reconnaître comme son roi (Jn 19,14-15). Par ta grâce, que moi au moins je te reconnaisse comme mon roi ! Mon Dieu, donne-moi cet innocent, si tendrement aimé, mon Jésus" (1)
La contemplation d’un Dieu fragile n’a d’autre finalité que de percevoir l’immensité de son amour, notre liberté et le chemin qui s’ouvre à nous, loin de toute quête de pouvoir ou d’orgueuil.
(1) Sainte Gertrude d'Helfta (1256-1301), moniale bénédictine
15 janvier 2018
Faire de notre vie une danse spirituelle
(1) Clément d'Alexandrie, cité par Claude Ollivier Le Pélerin, 4/4/1982
La maternité comme vocation
Le plus intéressant dans son analyse est de souligner que la maternité est souvent une élection et donc la réponse à une vocation qui dépasse et élève la femme au rang de co-créatrice. Cette particularité donne à la femme une place privilégiée dans l'économie du salut. Certes la maternité n'est pas donnée à toutes et la paternité n'est pas exclue de ce mouvement, mais reconnaître l'appel, c'est entendre là une dimension spéciale et essentielle devant laquelle, nous, les hommes devons être à genoux.
Au delà de cette particularité, il nous reste à changer notre regard, faire amende honorable et tout faire pour que le rejet de la femme dans l'Église laisse place à une saine harmonie ou nos complémentarités font grandir la sainteté et l'unité du peuple des baptisés, prêtres, prophètes et rois.
En donnant une vraie place à la femme, l'Église sera signe de sa pleine humanité.
(1) Lucetta Scarafia, Contre le génie féminin, Etudes n. 4238, mai 2017, p. 75sq
11 janvier 2018
Dieu fragile et caresse divine - Saint Jean de la Croix
« Ô touche délicate, Verbe Fils de Dieu, tu pénètres subtilement notre âme par la délicatesse de ton être divin ; tu la touches si délicatement que tu l'absorbes toute entière en toi, d'une manière si divine et si douce « qu'on n'en a jamais entendu parler en Canaan, qu'on ne l'a jamais vu au pays de Témân » (Ba 3,22). Ô touche délicate du Verbe, d'autant plus délicate à mon égard qu'ayant renversé les montagnes et brisé les rochers de la montagne de l'Horeb par l'ombre de ta puissance qui allait devant toi, tu t'es fait sentir si doucement, si fortement au prophète Élie « dans le délicat murmure de l'air » (1R 19,12). Comment es-tu brise légère et subtile ? Dis-moi comment tu touches si légèrement et si délicatement, ô Verbe, Fils de Dieu, toi qui es si puissant et si terrible ? Heureuse, mille fois heureuse l'âme que tu touches si délicatement ! ... « Tu les caches dans le secret de la face, c'est-à-dire ton Verbe, ton Fils, à l'abri du trouble des hommes. » (Ps 30,21) » (1)
(1) Saint Jean de la Croix (1542-1591), La Vive Flamme d'amour, strophe 2 (trad. Grégoire de Saint Joseph, Seuil 1947,1995, rev Tournay) source Évangile au quotidien
07 janvier 2018
Le signe d'un Dieu fragile
A la suite du post précédent je découvre cet hymne de l'épiphanie dans la prière des laudes :
Plus de signe dans la nuit,
L’étoile est morte.
Mais Dieu, là, dans son Enfant
Donné au monde.
Jésus Christ est révélé
Au cœur de l’homme.
Plus de voix venue du ciel
Quand Jean baptise.
Mais Jésus, Dieu reconnu
Dans sa Parole,
Quand lui-même la redit
Au cœur de l’homme.
Plus de jarres où réveiller
La joie des noces.
Mais du vin changé en sang.
Nouveau prodige !
Dieu, notre hôte en Jésus Christ
Au cœur de l’homme.(1)
La révélation d'un Dieu fragile ?
(1) Source AELF
Une épiphanie de lumière
L'étoile des mages est le signe dressé pour nous conduire à la lumineuse révélation d'un Dieu fragile. "Cette étoile nous invite toujours à suivre cet exemple d'obéissance et à nous soumettre, autant que nous le pouvons, à cette grâce qui attire tous les hommes vers le Christ.(...)Dans cette recherche, mes bien-aimés, vous devez tous vous entraider afin de parvenir au royaume de Dieu par la foi droite et les bonnes actions, et d'y resplendir comme des fils de lumière" (1)
A contempler
(1) Saint Léon le grand, Sermon sur l'épiphanie
06 janvier 2018
Fragilité et tressaillement -Jean louis Chrétien
On y découvre que le concept de fragilité est méconnu alors qu'il est plus positif que celui de faiblesse.
Aurais-je dû appeler mon livre éponyme «Un Dieu fragile » au lieu d'un « Dieu de faiblesse » ?
Écoutons Elodie Maurot sur ce thème : « saint Ambroise, [souligne] que « le Seigneur et créateur a assumé la fragilité de notre corps ». « Dans cette lumière neuve, la fragilité, sans être abolie, ce qu'elle ne sera qu'à la résurrection, peut être, non seulement fortifiée, mais véritablement transfigurée », analyse Jean-Louis Chrétien.
Chez Augustin, la fragilité ouvre au dynamisme : « Ayez à l'esprit, mes frères, la fragilité humaine : courez tant que vous vivez, afin de vivre ; courez tant que vous vivez, afin de ne pas mourir vraiment », écrit l'évêque d'Hippone.
Tout l'intérêt de l'ouvrage de Jean-Louis Chrétien est de montrer la richesse de ce thème intemporel, (...) . La fragilité apparaît même plus intéressante que l'idée de faiblesse, terme « négatif »,désignant « un manque, une absence, une privation » (de force). La fragilité a, elle, un « caractère positif ». Porteuse d'une ligne de faille ou de rupture, elle constitue potentiellement une ouverture. » (1)
Chemin d'espérance ? Elle rejoint en tout cas ce que je viens de publier sur le tressaillement dans « Le mendiant et la brise »
(1) La Croix du jeudi 4 janvier 2018 p.14
24 décembre 2017
Heureux es-tu !
23 décembre 2017
Silence et Parole
Quand il le voulut, comme il le voulut, il manifesta sa Parole au temps fixé par lui-même, ~ cette Parole par laquelle il a tout créé.
Sa Parole, qu'il tenait en lui-même et qui était invisible au monde créé, il la rend visible. Tout d'abord, il la profère comme une voix, il l'engendre comme la lumière issue de la lumière, il envoie comme Seigneur pour la création sa propre intelligence. Et celle-ci, qui était d'abord visible à lui seul et invisible au monde créé, il la rend visible, afin que le monde, en voyant cette épiphanie, puisse être sauvé. ~ Telle est l'intelligence de Dieu : en entrant dans le monde, elle se montra le serviteur de Dieu. Tout fut par lui, mais lui seul est issu du Père. ~
Dieu a donné la Loi et les Prophètes et, en les donnant, il les a forcés, par l'Esprit Saint, à parler, en sorte qu'ayant reçu l'inspiration de la puissance du Père, ils annoncent la décision et la volonté du Père. ~
La parole de Dieu, son Verbe, s'est donc manifestée, comme dit saint Jean. En effet, il récapitule les paroles des prophètes en montrant que c'est lui, le Verbe, par qui tout a été fait. Il parle ainsi : Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Tout fut par lui, et sans lui rien ne fut de ce qui existe. Et saint Jean dit plus loin : Le monde fut par lui, et le monde ne l'a pas reconnu. Il est venu chez lui, et les siens ne l'ont pas reçu. »
Saint Paul ne dit pas autre chose aux Romains (16, 26-27)
mystère porté à
(1) Hippolyte de Rome, traité contre l'hérésie de Noet. Source Aelf
22 décembre 2017
Hopital de campagne - pape François
Pages 63 à 79 de « l'Église que j'espère » du Pape François / Entretiens avec A. Spadaro, Flammarion Etudes 2015.
Même l’enterrement de Johnny Haliday est un lieu pastoral. « Johnny, notre plus grand missionnaire » titrait Jean-Pierre Denis dans « La vie ». On invite à ce sujet à relire l’homélie de Mgr de Sinety (cf. annexe). On n’a pas d’identité pleine et entière sans appartenance à l’Église. Mais dire cela ne ferme pas la notion de peuple de Dieu plus large évoquée par le pape François. Il nous invite à ouvrir les portes et sortir, aller plus loin que l’église paroissiale, hors les murs, pour être « hôpital de campagne » (p.68)(1) L’adage « hors de l’Église point de salut » est corrigé depuis Vatican Il. P. 68 : ne pas s’enfermer dans des petites choses et des petits préceptes. Exercer la miséricorde en trouvant le juste milieu qui fait grandir la personne, sans l’étouffer par des préceptes ou un laxisme qui ne fait pas avancer. Une attitude qui met la personne au centre. On évoque à ce sujet le principe de « morale vectorielle » (un vecteur en physique est symbolisé par une flèche montante. La morale vectorielle donne à chacun un objectif à atteindre qui lui est propre et le fait grandir (cf. aussi « Le principe de gradualité » développé par le pape François dans Amoris Laetitia). Trouver de nouvelles routes ! « Être des pasteurs et non des fonctionnaires ». Ne pas être une Église qui condamne. P. 69: retrouver l’Évangile à l’état pur. Sentir et entendre le « flair » du peuple de Dieu dans ses intuitions créatrices. P. 71 : toujours considérer la personne. Nous évoquons le danger des élites athées qui sont idolâtrés pour leur réussite et qui font fi du religieux. P. 72 : « Une pastorale missionnaire n’est pas obsédée par la transmission désarticulée d’une multitude de doctrines ». (…) « Le confessionnal n’est pas un lieu de torture ». Trouver le ton. « L’annonce évangélique doit être plus simple, profonde, irradiante ». Ce n’est qu’après qu’une morale peut intervenir. Discussion longue sur l’homosexualité et ses différentes formes évoquées par Xavier Thévenot (2) ou dans « Le désir brisé ». On évoque la souffrance des personnes homosexuelles, celle des parents, les carcans sociaux et culturels. Discours complexe sur l’origine, la culpabilité, les changements, le caractère « naturel » ou non de l’état. Longue évocation des souffrances et des difficultés des personnes touchées. De leur quête y compris religieuse. P. 77 : Théologie du féminin. Il reste des pages à écrire pour corriger des siècles de machisme latent. Marie est plus proche de Dieu que les prélats nous dit le pape… Douceur et force du féminin. A titre de conclusion : contempler la dimension polyédrique de l’Église (cf. CR n.1) qui donne à chacun une place, quel que soit son état, tant qu’il entre dans la quête intérieure de Dieu, loin des apparences superficielles du religieux vers l’amour du prochain, seul critère objectif d’une présence intérieure qui agit et conduit vers le bien…(3) Prochaine séance le mercredi 19/1 sur les pages 79 à 103 à Saint Philippe du roule, 12h30 (1) les numéros de pages citées sont extraites du livre de Spadaro (2) Thévenot, Xavier, Mon fils est homosexuel, comment réagir ? Comment l’accompagner ? Saint-Maurice, Éditions Saint Augustin, 2001 (facile d’accès, écrit sous forme d’entretien, il se lit en une heure et résume bien la problématique). Thévenot, Xavier, Homosexualités masculines et morale chrétienne, Paris, Cerf, 1988. (3) cf. sur ce point les développements de Karl Rahner in « Discours d’Ignace de Loyola aux jésuites d’aujourd’hui », Paris, Le Centurion, 1978 p. 40 sq Ou François Cassingena-Trévédy, « Pour toi quand tu pries ».
Mystique diaconale
Faute d'être plus explicite, il nous reste à chercher ce qu'il sous entend. On peut gloser sur ce lien intime entre la mise au service d'autrui et la rencontre de Dieu, à l'aune de Mat 25. Tout ce que tu as fait à ton frère c'est à moi que tu l'as fait. Mais là s'arrête le discours. C'est dans l'agir que réside la réponse...
Dans l'agenouillement devant l'homme, on rejoint le Christ à genoux et notre humilité est coordonnée à sa kénose.
Reste à comprendre que tout conduit au silence de la croix, ce « silence d'où jaillit le chant éternel de la louange de Dieu »(2)
(1) Discours d'Ignace de Loyola aux jésuites d'aujourd'hui, Paris, Le Centurion, 1978 p. 57
(2) ibid. p. 74. J'ai évoqué le lien entre le « bruit d'un fin silence » et le chant des anges dans mon livre éponyme.