Quelques milliers de notes et réflexions interactives sur la vie et la foi, à partir de lectures souvent théologiques et à la lumière d'un Autre... Petit "blog" catholique d'un apprenti théologien (Bac canonique), perdu dans l'immensité de la toile... (ordonné diacre en septembre 2018)...
08 septembre 2017
Ouvre ta porte
Le Mendiant et le Courant d'air - François Cassigena-Trévédy
(1) François Cassigena-Trévédy, pour toi, quand tu pries, op. Cit. p. 98
(2) cf. dans la même ligne ma "danse trinitaire" in A genoux devant l'homme et mon roman : le mendiant et la brise, dont le titre est directement inspiré de cette citation
Agonisez pour entrer - Luc 13, 24
07 septembre 2017
Double fuite et médiation de la Croix
Il fonde ici un lieu de dialogue intéressant. À méditer.
(1) Georges Njila Jibikilayi, op. Cit p. 286ss
06 septembre 2017
Dynamique sacramentelle et pneumatologie dialogale
Il cite D. Mollat à propos des premiers chrétiens comme "cette communauté contagieuse parce qu'animée de la vie divine" en écho avec la "contagion du témoignage-langage" chez Hans Urs von Balthasar(2).
J'y vois un écho de ce que j'appelle de mon côté la dynamique sacramentelle. Mais l'intérêt de ses propos et de souligner justement ce qui est en jeu dans une dynamique de dialogue, à partir de ces fameux "spermata pneumatika" (p. 256) propre à toute culture et ici la culture africaine. L'incarnation en jeu ici est celle qui voit en tout homme la dynamique de vie et d'amour inscrite au coeur même de l'humanité que notre témoignage contagieux vient éclairer et stimuler, non comme des modèles mais dans la dynamique même d'un partage où tout homme est digne de révéler Dieu. L'enjeu n'est pas dans une évangélisation par le haut, mais bien dans une dynamique inductive qui ne nie pas la culture mais trouve en chacun l'œuvre de l'Esprit. C'est probablement là qu'il veut nous conduire en soulignant la faiblesse pneumatologique de l'approche théologique africaine et l'axe qu'il cherche à réveiller :
"L'inculturation n'est nullement une oeuvre d'autosatisfaction. Il ne serait pas utile d'amener l'évangile dans une culture sans aider celle-ci à s'épanouir" (3)
Il y a là pour moi une véritable pastorale d'engendrement au sens donné par Bacq/Theobald.
(1) Georges Njila Jibikilayi, La triple exégèse de la révélation chez Hans Urs von Balthasar, principe fondamentaux de la théologie du témoignage et implications théologiques sur le discours christologique africain, L'Harmattan, 2012, p.279
(2) Hans Urs von Balthasar, l'heure de l'Église, p. 24-25
(3) Georges Njila, ibid.
05 septembre 2017
De tressaillement en tressaillement -3 Diadoque de Photicé
Nous devons à Diadoque de Photicé, évêque du 5ème siècle, ce beau texte sur le don particulier fait à l'homme lors de son baptême (voir tag). Il nous alerte néanmoins sur ces failles qui cachent la lumière intérieure : "Des profondeurs mêmes de notre cœur nous sentons comme sourdre le désir divin, quand nous nous souvenons ardemment de Dieu. Mais alors les esprits mauvais sautent dans les sens corporels et s'y cachent, profitant du relâchement de la chair... Ainsi donc, notre entendement, selon le divin apôtre Paul, se réjouit toujours de la loi de l'Esprit (Rm 7,22). Mais les sens de la chair veulent se laisser emporter sur la pente des plaisirs... « La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont pas reçue » (Jn 1,5)... : le Verbe de Dieu, la vraie lumière, a jugé bon de se manifester à la création dans sa propre chair, en allumant en nous la lumière de sa connaissance divine dans son incommensurable amour de l'homme. L'esprit du monde n'a pas reçu le dessein de Dieu, c'est-à-dire ne l'a pas connu... ; pourtant le merveilleux théologien, l'évangéliste Jean ajoute : « Il était la vraie lumière, qui éclaire tout homme venant dans le monde... Il était dans le monde, et le monde a été fait par lui, et le monde ne l'a pas connu. Il est venu dans ce qui était à lui, et les siens ne l'ont pas reçu. Mais à ceux qui l'ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu » (v.10-12)... Ce n'est pas de Satan que l'évangéliste dit qu'il n'a pas reçu la vraie lumière, car dès le commencement il lui est étranger puisqu'elle ne brille pas en lui. Mais il stigmatise justement par cette parole les hommes qui entendent les puissances et les merveilles de Dieu mais qui, à cause de leur cœur enténébré, ne veulent pas s'approcher de la lumière de sa connaissance." (1)
(1) Diadoque de Photicé, Cent chapitres sur la connaissance, 78-80, dans La Philocalie (trad. Bellefontaine 1987, t. 8, p. 159 rev.)
03 septembre 2017
De tressaillement en tressaillement - 2, de Jérémie à Augustin
Mais [ta Parole] était comme un feu brûlant dans mon cœur,
elle était enfermée dans mes os.
Je m'épuisais à la maîtriser,
sans y réussir. (Jr 20, 7-9)
Seigneur, mon Dieu !
mon âme a soif de toi ;
après toi languit ma chair,
terre aride, altérée, sans eau.
j'ai vu ta force et ta gloire.
Ton amour vaut mieux que la vie :
tu seras la louange de mes lèvres !
lever les mains en invoquant ton nom.
Comme par un festin je serai rassasié ;
la joie sur les lèvres, je dirai ta louange.
je crie de joie à l'ombre de tes ailes.
Mon âme s'attache à toi,
ta main droite me soutient."(Ps 62 (63), 2, 3-4, 5-6, 8-9)
à lui présenter votre corps – votre personne tout entière –,
en sacrifice vivant, saint, capable de plaire à Dieu :
c'est là, pour vous, la juste manière de lui rendre un culte.
Ne prenez pas pour modèle le monde présent,
mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser
pour discerner quelle est la volonté de Dieu :
ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire,
ce qui est parfait." (Rm 12, 1-2)
On peut alors entendre d'une manière nouvelle ce que le Christ nous demande, jusque dans notre coeur, au plus profond de notre corps, devenir des icônes vivantes du Christ crucifié, porter sa Croix comme l'étendard fragile d'un coeur qui tressaille pour son Dieu: « Si quelqu'un veut marcher à ma suite, qu'il renonce à lui-même " : "En ce temps-là,
souffrir beaucoup de la part des anciens,
des grands prêtres et des scribes,
être tué, et le troisième jour ressusciter.
Pierre, le prenant à part,
se mit à lui faire de vifs reproches :
« Dieu t'en garde, Seigneur !
cela ne t'arrivera pas. »
Mais lui, se retournant, dit à Pierre :
« Passe derrière moi, Satan !
Tu es pour moi une occasion de chute :
tes pensées ne sont pas celles de Dieu,
mais celles des hommes. »
Alors Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu'un veut marcher à ma suite,
qu'il renonce à lui-même,
qu'il prenne sa croix
et qu'il me suive.
Car celui qui veut sauver sa vie
la perdra,
mais qui perd sa vie à cause de moi
la gardera.
Quel avantage, en effet, un homme aura-t-il
à gagner le monde entier,
si c'est au prix de sa vie ?
Et que pourra-t-il donner en échange de sa vie ?
Car le Fils de l'homme va venir avec ses anges
dans la gloire de son Père ;
alors il rendra à chacun selon sa conduite. »
Tout le monde aime à s'élever en gloire, mais l'humilité est la marche à gravir pour y arriver. Pourquoi lèves-tu le pied plus haut que toi ? Tu veux donc tomber au lieu de monter ? Commence par cette marche : déjà elle te fait monter. Les deux disciples qui disaient : « Seigneur, accorde-nous de siéger, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, dans ton Royaume », ne prêtaient aucune attention à ce degré d'humilité. Ils visaient le sommet et ne voyaient pas la marche. Mais le Seigneur leur a montré la marche. Eh bien, qu'a-t-il répondu ? « Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire (Mc 10,37-38) ? Vous qui désirez parvenir au faîte des honneurs, pouvez-vous boire le calice de l'humilité ? » Voilà pourquoi il ne s'est pas borné à dire d'une manière générale : « Qu'il renonce à lui-même et qu'il me suive », mais il a ajouté : « Qu'il prenne sa croix et qu'il me suive ».
02 septembre 2017
Ferme ta porte
"Il faut avoir fermé la porte pour que l'orbe du regard divin embrasse notre coeur, pour que là, dans le rigoureux Ad intra, s'esquissent les premiers pas d'une danse sans témoins" (1)
Clin d'œil à nouveau que cette évocation de la danse. Comme ce bruit d'un fin silence qui n'est autre que le chant des anges qui nous invitent à une ronde.
(1) François Cassingena-Tréverdy, op. Cit. p. 78
La porte et le vase
Courir ensuite, l'amphore à la main, pour recueillir le précieux don.
Danser en suite, au clair de lune, dans la joie des noces éternelles.
(1) D'après François Cassingena-Tréverdy, ibid. p. 84ss
01 septembre 2017
Ascèse et danse
Mes lecteurs habitués souriront à l'évocation de la danse, tant elle est fréquente sous ma plume. Je suis heureux de trouver l'expression chez notre moine de Ligugé. La danse est ecclésiale...
(1) François Cassingena-Treverdy, ibid. p. 72
31 août 2017
Au coeur de l'homme -Saint Macaire
« Que l'âme rassemble ses pensées dispersées (...) comme si elle rassemblait des enfants qui folâtrent. Qu'elle les ramène à la maison de son corps, et qu'elle attende toujours le Seigneur dans le jeûne et l'amour, jusqu'à ce qu'il vienne et la recueillDéfrichez pour vous ce qui est en friche, ne semez pas dans les ronces !04 Soyez circoncis pour le Seigneur, enlevez le prépuce de votre cœur, gens de Juda et habitants de Jérusaleme véritablement... Si notre cœur ne s'enfle pas, si nous n'envoyons pas nos pensées pâturer dans les prés aux herbes folles du péché, mais si, au contraire, nous élevons notre esprit et conduisons nos pensées en présence du Seigneur par une fervente volonté, alors, dans son bon vouloir, le Seigneur viendra certainement en nous et nous unira vraiment à lui...
Empresse-toi donc de plaire au Seigneur, attends-le sans cesse dans ton cœur, cherche-le par tes pensées, incite ta volonté et tes sentiments à tendre à tout instant vers lui. Tu verras alors comme il vient à toi et comme il fait en toi sa demeure." (1)
Comme le précise Jérémie, il nous faut pour cela "défrichez ce qui est en friche, (...) être circoncis pour le Seigneur, enlevez le prépuce de notre cœur" (Jérémie 4, 3-4)
L'enjeu est de creuser en nous ce désir, pour faire de notre corps le temple de son corps, pour devenir les instruments de son amour et danser la danse trinitaire.
(1) Attribué à Saint Macaire d'Égypte, Homélie 31 ; PG 34, 728 (trad. Brésard, 2000 ans A, p. 24), source : Évangile au quotidien
30 août 2017
Beauté intérieure et tressaillement - Saint Grégoire de Nysse
29 août 2017
Tressaillement et splendeur
entrer dans la transe trinitaire, prélude à la danse des anges.
"Ne savez vous pas que votre corps est un temple ?" (1 Co 3, 16).
En entrant dans notre corps nous reconcilions ce pour quoi nous avons été créé.
(1) cf. François Cassinga-Trévédy, Pour toi quand tu prie, op. Cit. p. 65
(2) Maxime le Confesseur, Mystagogie, 6, PG 91, 684
28 août 2017
Distance et proximité divine -Saint Augustin d'Hippone
26 août 2017
Les deux humilités
« Qui s'abaissera sera élevé ». Mt 23, 12
Le texte d'aujourd'hui nous invite à l'humilité. Mais celle-ci n'est pas accessible par notre seule volonté. Elle exige un déplacement intérieur où notre triple tentation de pouvoir, de vouloir et d'avoir doit se laisser mettre de côté en remettant Dieu au centre. Chemin de désert que ce pas de côté pour accéder aux dénuements de nos désirs humains et vivre pour autrui et auprès de Dieu (cf. Mt 19).
Écoutons et contemplons sur ce chemin la voie d'Isaac le Syrien :"Il y a une humilité qui vient de la crainte de Dieu, et il y a une humilité qui vient de Dieu lui-même. Il y a celui qui est humble parce qu'il craint Dieu, et il y a celui qui est humble parce qu'il connaît la joie. L'un, celui qui est humble parce qu'il craint Dieu, reçoit la douceur dans son corps, l'équilibre des sens et un cœur brisé en tout temps. L'autre, celui qui est humble parce qu'il connaît la joie, reçoit une grande simplicité et un cœur dilaté que rien ne retient plus." (1)
Je suppose que la deuxième est plus encore le don de Dieu aux simples. Elle se trouve dans ces "fêlés pour Dieu" que l'Arche côtoient avec tendresse.
(1) Isaac le Syrien, Discours 58, 1ère série (trad. Touraille, DDB 1981, p. 313, cité par Évangile au quotidien.