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13 mars 2022

Transfiguration - la danse lumineuse 2.39

Pourquoi Moïse et Élie sont-ils invités à cette danse lumineuse de la Transfiguration ?

Peut-être parce que depuis Abram qui cherche dans les vieux sacrifices son Dieu, seuls ces deux personnages ont fait l’expérience du désert jusqu’à contempler le dos de Dieu sans en voir la face.

Moïse est redescendu tout lumineux du Sinaï (Ex 34) mais n’a pas encore vu la lumière véritable.

Élie a senti la brise et entendu le bruit d’un fin silence (1 Rois 19), voire le chant des anges (1), mais il ne lui a pas été donné de voir Dieu.

Dieu ne se révèle que dans une danse tragique et inaccessible, là où on ne l’attend plus.

La transfiguration est le signe fragile et lumineux que sur la Croix toute noire de sang versé la lumière va jaillir d’un cœur transpercé.

Mythe, dernière théophanie, rêve qui attire Pierre dans un élan mystique et lui fait croire qu’on peut planter la tente ? Non, la lumière fugace du ressuscité qui se révèle ici n’est pas le bout du chemin, mais la seule manifestation que Dieu n’est qu’en route vers l’insaisissable…

Ni Moïse, ni Élie, ni Pierre ne peuvent saisir ce qui nous vient d’Ailleurs. Il nous dépasse et en même temps il nous entraîne dans une danse lumineuse et obscure, tragique et en même temps salvatrice, car dans le sang versé une fois pour toutes de l’agneau de Dieu, nos faiblesses et nos violences fondent devant ce qui est lumière, l’amour infini d’un Dieu trinitaire qui se donne et se révèle sur une croix et devient la gloire et la lumière d’un amour qui se donne puis s’efface dans le silence d’un unique sacrifice…


(1) cf. Pédagogie divine

Cf. aussi le beau commentaire de Marie-Noēlle Thabut  https://eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/la-celebration-de-la-foi/le-dimanche-jour-du-seigneur/commentaires-de-marie-noelle-thabut/523847-commentaires-du-dimanche-13-mars-2/

18 décembre 2017

Quand Dieu nous parle

J'ai essayé de traduire bien maladroitement dans ma seconde édition du « Mendiant et la brise » mes balbutiements sur le tressaillement. Il y a là quelque chose de très personnel, de très intime, que je devrais peut-être taire, si ce n'était une manière de rendre grâce à ce Dieu silencieux qui pourtant s'exprime par des signes ineffables et à chaque fois adapté à chacun, pour faire connaître sa présence, son amour et sa miséricorde. Cela peut être dans le don des larmes qui suivent le sacrement de réconciliation, cela peut être de biens des maniérées, une chose est certaine, au sein de nous se cache une lumière, un château intérieur protège cette flamme inouïe que Dieu a déposé en nous. Et c'est à nous de trouver la porte qui nous conduit à Lui. Je pourrais reprendre ici les propos que Karl Rahner attribue à Ignace : «  j'ai expérimenté avec une force et une netteté de plus en plus grandes la pure incompréhensibilité de Dieu (...) Dieu lui-même (...) non pas des paroles humaines sur lui. Mais lui et la liberté originelle qui lui est propre ». (1)
Le face à face est si discret et inattendu que toutes nos tentatives échappent. Il se dévoile quand on ne l'attend plus. Il se donne avec mesure pour qu'on n'en tire ni gloire, ni certitude, ni routine. Il est libre et distille en nous sa grâce qui est toujours pur don et non mérite.

(1) Karl Rahner, Discours d'Ignace de Loyola aux jésuites d'aujourd'hui, Paris, Le Centurion, 1978 p. 11 et 13